le fort de Vaujours Fin - Le patrimoine oublié d'Ile de France

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Histoire



3eme période


Au début des années 50, l’équipe dirigée par Louis MEDARD se lance dans la grande aventure de l’implosion.Concentrer de la matière fissile avec de l’explosif chimique et dépasser l’état critique, en un temps très bref, tel est le challenge qu’il faut relever.De 1950 à 1955, diverses études et essais ont lieu, dans le Fort et à l’extérieur, sur un champ de tir de Mourmelon lorsque les quantités de matière explosives mises en jeu deviennent trop importantes.Pour le Fort, tout va réellement redémarrer, comme en 1874, par l’adoption d’un projet de loi à la chambre : Le 3 juillet 1952, l’Assemblée Nationale adopte le «Projet de loi-programme pour la réalisation du plan de développement de l’énergie atomique 1952-1957».

Fin 1954, un Bureau d’Etudes Générales est créé au CEA en vue de coordonner les affaires de l’atome militaire.Pendant tout ce temps, l’équipe de la Poudrerie continue à travailler au Fort.Au fur et à mesure que des zones s’agrandissent, il faut assainir et déminer.
Le 3 juin 1955 un protocole entre le CEA et le Service des Poudres est signé pour une durée de 5 années.
Le projet CEV.3 comme on l’appelle alors comprend autour d’un château d’eau qui dominera le paysage pendant plus de 40 ans un bâtiment direction,quatre laboratoires, des ateliers et garages.L’emprise au sol est alors relativement faible, 2 à 3 hectares.Comme à l’accoutumé, tout cela est ponctué de séances de déminage dont certaines laissent encore aux témoins des souvenirs persistants...En aout 1956, le Centre commence à réellement exister.

Vue du centre de Vaujours en 67



De 1955 à 1997, le centre fut un lieu d'études, de conception et d'expérimentation d'armement pyrotechniques et nucléaires sous le sceau du secret défense . Des expérimentations aux essais nucléaires ont été effectuées. On utilisait de l'uranium naturel ou appauvri pour tester des explosifs chimiques qui permettent de déclencher la réaction nucléaire. Ces essais appelés " Tir à froid " ont eu lieu dans des puits, et même en plein air, ces explosions dispersaient des morceaux d'uranium. Les divers déchets issus des expériences étaient incinérés à l'air libre et des rejets de mercure ont été effectués dans le réseau des eaux usées.


A Vaujours, on dépassera rarement la dizaine de kilos d’explosif,

Le CEV a maintenant plus de 200 habitants. Tous les efforts, études, développements, fabrications aboutiront debut 1960 à la réalisation de cet objet, cube aux sommets rabotés d’un peu plus d’un mètre cinquante, d’un peu plus de deux tonnes qui sera mis à feu le 13 février 1960 lors de l’expérience «Gerboise bleue». Le tir dégagera cinq fois la puissance de la bombe américaine d’Hiroshima en Août 45.

7 février 1963, le général DE GAULLE, accompagné de son premier ministre Georges POMPIDOU rend visite au Centre.

Entre 60 et 66, les principaux bâtiments sont construits.Ce seront la nouvelle cantine, le nouveau poste d’entrée, et le nouveau bâtiment de la direction.Le Centre a alors, à quelques détails près, la physionomie définitive.
Sur une surface d’environ 45 hectares entièrement cloturée, plus de 100 bâtiments couvrent une surface au sol de près de 3 hectares (plus de 4hectares de surface totale).Près de 15 km de routes, 9km de galeries techniques

Plus de 500 personnes travaillent maintenant au fort de Vaujours

Le site est découpé en trois zones :
- la zone de fabrication protégée par d’épais merlons
- la zone des casemates de tir
- la zone de vie : ordinateurs,laboratoires, administration

Ils effectuaient des «Etudes sur les poudres et explosifs, utiles à la réalisation d’armes nucléaires»

Faire de l’explosif c’est tout d’abord mélanger les ingrédients de base, molécule explosive, liant, adjuvants afin de réaliser, suivant un processus délicat, l’enrobage, une poudre dite «poudre à mouler» dont les grains sont de l’ordre du millimètre à la fraction de centimètre.
Cette «poudre à mouler»est ensuite versée dans des vessies en élastomère, avant d’être comprimée à chaud dans une presse isostatique.C’est un réservoir d’huile dont on fait monter la pression jusqu’à environ 1 à 2 kbars, c’est à dire 1000 à 2000 fois la pression atmosphérique.Et de plus, à une température élevée. On presse le matériau de tous les côtés à la fois pour obtenir la densité la plus forte et la plus homogène possible.On a utilisé des culasses de canons du cuirassé Le Richelieu, désarmé, pour réaliser les enceintes haute pression. Le risque lié à de de telles opérations n’échappe à personne.C’est pourquoi tout le processus est piloté à distance, l’installation elle-même étant entourée de merlons.Le matériau, ainsi comprimé est refroidi, démoulé et usiné, toujours à distance avec des machines, initialement assez rustiques puis de plus en plus complexes puisque numériques (tours, fraises...).

L’expérience, dite de détonique, est réalisée dans une casemate de béton fortement armé et tapissée de bardages de bois pour absorber les éclats et débris divers. D’épais hublots permettent d’observer, via des miroirs de renvoi, à l’aide de caméras très
rapides. Le montage de tir est placé sur un tabouret en bois afin de découpler l’onde de détonation du sol. Un flash pyrotechnique (ionisation d’argon par une onde de choc) permet d’éclairer le phénomène pendant le temps très court (quelques centaines de millionièmes de seconde) de son apparition. Un matériel très spécifique est utilisé pour les enregistrements : des caméras à image intégrale qui permettent d’obtenir 25 images du phénomène à la cadence de 1,7 million d’images par seconde.

L'experience , dite de détermination du comportement sous choc et en détente du polystyrène et du lithium à l’aide d’un canon à gaz léger consiste a envoyer un bloc de 1kg ( prealablement moulé du matériaux a analyser) a une vitesse de 1800 a 4500 m/s grace a un canon a gaz long de 60 m et d'un calibre de 80 mm contre une dalle de béton d'un metre d'epaisseur et de mesurer le comportement du dit materiaux .


le canon de Vaujours




Principe de fonctionnement




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Le 23 juin 1995, le Centre fête ses 40 années d’existence en présence de près de 1500 personnes.


La direction des applications militaires décide la fermeture définitive du centre le 31 décembre 1997.

Le fort et ses deux batteries annexes ont ete mis en vente en 2010
La societe Placoplatre qui compte étendre l'exploitation de ses carrieres de gypse a racheté la batterie Nord et le fort , mais etant donné que le sol semble polué , voir même radioactif , et devant la pression d'une association de sauvegarde du patrimoine , la société Placo temporise pour l'instant ses agrandissements
Il semble que le fort ai gagné un sursis .

La batterie sud qu'en t'a elle est occupé par une equipe de bénévoles qui essayent avec succès de la remettre en état.  

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Les etapes des transformations subit par le fort en images ( avant guerre , apres guerre ,apres le CEA )



 
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